(Mesures à 3 temps)
A
S.Avec des
yeux plus grands qu´le
ventre,
Avec des
mots plus grands qu´le
coeur,
Ils entrent
dans notre exis
tence
Côté ten
dresse, c
ôté coeur.
Ils nous
racontent leur en
fance
En se ca
chant sur nos ge
noux
Et je
ne crois pas qu´ils plai
santent
Quand ils
disent: " J´ai peur de
vous. "
Ils nous dé
couvrent ; ils nous a
dorent.
Ils nous
bercent avec des chan
sons.
Quelque
fois, ils font pire en
core.
Moi, je les
trouve assez mi
gnons.
Avec une belle assurance,
Une fois par mois, avec des fleurs,
Ils nous proposent une existence,
Côté coin du feu, côté coeur.
Ils ronronnent dans nos corbeilles
Et viennent manger dans nos mains
Puis, de bonne heure, ils s´ensommeillent.
Ça nous fait de joyeux matins.
Ils nous embrassent ; ils nous ignorent.
Ils chantent faux sur nos chansons.
Quelquefois, ils font pire encore.
Ça ne fait rien, moi, je les trouve mignons.
Un jour, ils refument la pipe
Qu´ils avaient jetée aux orties
Et voilà qu´ils prennent en grippe
La cage qu´ils s´étaient choisie.
On se dit que l´on s´aime encore
En sachant que rien ne va plus.
Ce monsieur, près de qui l´on dort,
Pourquoi donc nous avait-il plu?
On leur ouvre tout grand la porte.
On n´a plus le coeur aux chansons.
Bêtement, la vie les emporte.
Dommage, ils étaient bien mignons.
Avec des nuits de solitude,
Avec des jours de fin de mois,
On se refait des habitudes.
A vivre seul, on vit pour soi
Et voilà t´y pas qu´ils reviennent.
" Bonjour! Tu vas bien? Me voilà.
Cette maison qui est la mienne,
Tu vois que je ne l´oublie pas. "
On ne dit rien, mais l´on s´étonne
On a beau savoir la chanson
On la trouve assez polissonne,
La dernière de nos mignons
Avec des yeux plus grands qu´le ventre,
Avec des mots plus grands qu´le coeur,
Ils reviennent dans notre existence
Côté « Ah,ah », côté coeur.
Et bien qu´on connaisse leur enfance,
Bien qu´on connaisse la chanson
Ca ne fait rien ; on recommence
C´est vrai qu´ils sont mignons, mignons