Pour qui, comment quand et pourquoi ?
Contre qui ? Comment ? Contre quoi ?
C´en est assez de vos vio
lence
s.
D´où venez-vous ?
Où allez-vous ?
Qui êtes-vous ?
Qui priez-vous ?
Je vous prie de faire si
lence.
Pour qui, comment, quand et pourquoi ?
S´il faut absolument qu´on soit
Contre quelqu´un ou quelque
chose
,
Je suis pour le soleil couchant
En haut des collines désertes.
Je suis pour les forêts pro
fonde
s,
Car un enfant qui pleure,
Qu´il soit de n´importe où,
Est un enfant qui
pleure
,
Car un enfant qui meurt
Au bout de vos fusils
Que c´est abominable d´avoir à choisir
Que c´est abominable d´avoir pour ennemis
Les rires de l´en
fanc
e !
Pour qui, comment, quand et combien ?
Contre qui ? Comment et combien ?
À en perdre le goût de v
ivre,
Le goût de l´eau, le goût du pain
Et celui du Perlimpinpin
Dans le square des Bati
gnolles !
Mais pour rien, mais pour presque rien,
Pour être avec vous et c´est bien !
Et pour une rose entr´ou
verte
,
Et pour une respiration,
Et pour un souffle d´abandon,
Et pour ce jardin qui fri
ssonn
e !
Rien avoir, mais passionnément,
Ne rien se dire éperdument,
Mais tout donner avec i
vresse
Et riche de dépossession,
N´avoir que sa vérité,
Posséder toutes les ric
hesses,
Ne pas parler de poésie,
Ne pas parler de poésie
En écrasant les fleurs sau
vages
Et faire jouer la transparence
Au fond d´une cour aux murs gris
Où l´aube n´a jamais sa
chan
ce.
Contre qui, ou bien contre quoi ?
Pour qui, comment, quand et pourquoi ?
Pour retrouver le goût de
vivre
,
Le goût de l´eau, le goût du pain
Et celui du Perlimpinpin
Dans le square des Bati
gnolles.
Et contre rien, contre personne,
Et contre rien
Et pour une rose entr´ou
verte
Pour l´accordéon qui soupire
Et pour un souffle d´abandon
Et pour un jardin qui fri
ssonn
e !
Et ne se battre seulement
Qu´avec les feux de la ten
dresse
Et, riche de dépossession,
N´avoir que sa vérité,
Posséder toutes les ric
hesses,
Ne plus parler de poésie,
Ne plus parler de poésie Eb4 Eb
Mais laisser vivre les fleurs sauvages
Et faire jouer la transparence
Au fond d´une cour aux murs gris
Où l´aube aurait enfin sa
chan
ce.
Et ne se battre seulement
Qu´avec les feux de la ten
dress
e
Et, riche de dépossession,
N´avoir que sa vérité,
Posséder toutes les ric
hess
es,