Un
soir, les voyous de Marseille
M´ont
fait goûter à leurs bouteilles
Au
fond d´un bistrot mal fa
mé
Où j´atten
dais de m´embar
quer
Ils
m´ont raconté leurs voyages
Et
de bastringue en bastingage
Ils
m´ont saoulé de tant de
bruit
Que je ne
suis jamais par
ti
De
puis, je vais dans les agences
Voir tous les bateaux en partance
C´est fou, je connais leurs chemins
Mieux que les lignes de ma main
Adieu! Les amours en gondole
Les nuits de Chine, les acropoles
La terre de France à mes souliers
C´est comme des fers bien verrouillés
Marseille,
Tais-toi, Marseille!
Crie pas si fort!
Que j´entende claquer
Les voiles dans le port
Je vends mon histoire aux touristes:
On fait d´l´argent quand on est triste...
Les escudos et les dollars
Y a rien de meilleur pour le cafard
Oui, mais je garde dans ma poche,
Un vieux billet qui s´effiloche
C´est tout mon rêve abandonné...
Je ne veux pas le déchirer
Marseille,
Mais tais-toi, Marseille!
Tu cries trop fort
Je n´entends plus claquer