Venues des hauts plateaux, incendiés par la gu
erre, écrasés de soleil
Les fourmis silencieuses fouettées par la pous
sière, dévorées par le sel
On avait tous un jour imaginé la m
er et la douceur du vent
Et, dans cette nuit noire, on a payé si
cher, on coule en dérivant
Croisières méditerrané
ennes, sourire carnassier des mur
ènes
Très loin des s
irènes itali
ennes
Tu atteindras ces rives s
ombres, très près des côtes sicil
iennes
Les vierges no
ires comme une tra
înée
On est venu de loin, plus loin que tes repères à des millions de pas
On est venu à pied du fond de la misère, on nous arrête pas
Retourne à la maison et si j´en avais une, je ne serai pas là
Et la mer engloutit, dans un rouleau d´écume, mon chant et puis ma voix
Croisières méditerranéennes, sourire carnassier des murènes
Très loin des sirènes italiennes
Tu atteindras ces rives sombres, très près des côtes siciliennes
Les vierges noires comme une traînée
Imaginer la mer
Qu´on a payé si cher
Nous dormons dans des villes, ombres parmi les ombres, les longs couteaux tirés
À deux doigts de l´Europe on a rêvé si fort, on commence à douter
Tu est resté debout, devant les barbelés sous le ciel minéral
Tu commences à ramper en dessous du silence et dans l´oubli total
Croisières méditerranéennes, sourire carnassier des murènes
Très loin des sirènes italiennes
Tu atteindras ces rives sombres, très près des côtes siciliennes
Les vierges noires comme une traîne
Imaginer la mer
Qu´on a payé si cher