Les jeunes ont quitté le village
Seuls quelques vieux restent accro
chés
Et Jésus en croix réalise
Après deux mille ans révolus
Que Dieu même a quitté l´é
glise
Dont les cl
oches ne
sonnent
plus
Et moi je reste l
à où
je naquis naguè
re
Travailler la
terre qui
me revint de dr
oit
Héritée de mon
père qui l
ui même à son to
ur
L´a reçue de son p
ère.
...un
jour
Et moi je reste l
à da
ns la maison de pi
erre
L´âge rend sédenta
ire et t
out est dit pour m
oi
Ma femme au cimet
ière et l
es enfants par
tis
N´ayant plus rien à
faire..
. ici
L´épicier a plié bagage, le boulanger s´en est allé
Finis naissances et mariages, finies fêtes enrubannées
La poste a perdu les adresses, les rues sont vides et désertées
Adieu les chants de la jeunesse, seul le vent pleure dans les prés
Et moi je reste là, faisant toujours de même
Sans Noël ni Carême, par temps chaud ou frimas
Ressassant mes problèmes, je travaille à plein temps
Je récolte et je sème... au vent
Et moi je reste là, à faire et à refaire
Des gestes millénaires que tant d´autres avant moi
Durant leur vie entière depuis la nuit des temps
Ont appris et su faire... avant
Après les quelques vieux qui restent mais ne seront plus là demain
Qui reprendra les simples gestes que nous ont légués les anciens
Planter le soc dans la caillasse, semer le grain, manier la faux
Nourrir les bêtes et rendre grâce, chaque jour qu´il fait, au Plus Haut
Et moi je reste là, avec mes mains calleuses
Sachant que la faucheuse ne me ratera pas
Elle viendra la gueuse un matin me chercher
Dans ma vieille vareuse.. usée
Et moi je reste l
à, d
ans ce coin de mis
ère
Sur ce lopin de t
erre, mon s
eul bien ici
bas
Où irais-je d´a
illeurs ? je sais b
ien que pour m
oi
Vieilli et solit
aire, mê
me au bout de la t
erre
Il n´y a pas d´a
illeurs... aille
urs