Mon gentil p´tit
kangourou
Aux yeux verts au poil roux,
On t´aimait i
ci beaucoup.
Un
petit lit de paille bien jo
li.
Kangourou, kangourou,
Les premiers jours furent si doux.
Tu sautais comme un fou,
Gambadant un peu partout.
Sous les arbres, dans leurs fleurs,
Tu faisais le joli coeur.
Les voisins sans courroux
Disaient : "Qu´il est gentil, ce kangourou."
Tu grandis, tu grandis.
Le jardin devint trop p´tit.
À la fin, rassasié
De jouer à saute-rosier,
Saute-lilas, saute-gazon,
Un beau jour, tu fis un bond
Et franchit, c´est malin,
Le mur de la maison de Saint Paulin.
Un gendarme qui passait
S´écria : "Mais qu´est-c´que c´est
Que ce gros lapin d´choux
Qui saute le mur de chez vous ?"
Je lui dis : "Ce lapin,
M´sieur l´gendarme, c´est un copain."
Sans m´entendre, il t´emmène
Pou
r t´enfermer au zoo de Vin
cenn
es.
T´apporter des fruits con
fits.
Tristement, tu r´gardais
Les badauds qui
te badaient
Et ton oeil semblait dire :
D#7(sus4)
"Est-ce bien vrai ou est-ce pour rire
Ou pour faire
une chanson
Que
tu m´as fait jeter dans cette pri
son ?"
Vint l´automne, les jours froid
Et j´compris ce jour, ma foi,
En venant un jeudi
Que tu allais mourir d´ennui.
J´eus alors du chagrin
De t´avoir ramené de si loin
Sans savoir que ton bonheur,
C嫎tait de vivre au pays de ton coeur.
Kangourou, kangourou,
Tu partis, gentil comme tout,
Pour des lieux merveilleux
Où l´on voit passer l´Bon Dieu,
Mais parfois, quand l´soleil
Brise de ses rayons vermeils
La pluie fine du mois d´août,
Je
crois te voir là-haut, mon kangou
rou.
Tu gambades au f
irmament.
Sur de beaux nuages perché,
Tu t´amuses à s
aute-clocher,
Saute le toit d´la maison,
Saute les vers de
ma chanson,
Loin des cages
des verrous
Et
sans rancune pour moi, mon kangou
rou.