Comme les trois cent mille sal
igauds
Qui laissent tomber leurs ani
maux
A la veille des congés pa
yés.
Comme les trois cent mille assa
ssins
Qui abandonnent chats et
chiens
Sans espoir de les retrou
ver.
Préméditant leur salop´
rie,
Ma
dame et mon
sieur sont p
artis.
Le chien qui remuait la queue
Avait du bonheur plein les yeux,
Installé sur le siège arrière
De la 504 en partance
Pour la grand´route des vacances
Qui doit passer par la fourrière.
Quand l´animal devient trop lourd
Avec ses dix kilos d´amour...
Et la voiture s´est arrêtée
Et la portière s´est refermée,
Tout s´est passé comme prévu.
Et la voiture est repartie,
Le chien encor´tout étourdi
Fait celui qui ne comprend plus.
A la même heure, un peu partout,
D´autres chiens sont devenus fous.
"Appuie sur l´accélérateur,
Cent dix, cent vingt, cent trente à l´heure,
Le chien va-t-il nous rattraper?
Il avait beau être batard,
Il était capable d´avoir
Des accès de fidélité".
Effectiv´ment le chien courait
Après l´auto qui s´enfuyait.
Les maîtres se sont retournés
Un court instant pour vérifier
Si le chien les suivait encor´.
Mais le code nous a dit cent fois
Qu´il faut regarder devant soi,
Et la route a compté deux morts,
Après l´horrible collision
D´une 504 et d´un camion.
Alors le chien s´est arrêté,
On ne sait pas s´il a pleuré,
On ne sait pas s´il s´est marré.
Il est parti à travers champs
Loin des rumeurs de l´accident,
La queue flottante au vent d´été.
Une petite fille l´a recueilli,
Et mort aux cons! Et vive la vie!
Mort aux cons! Et vive la vie!
Mort aux cons! Et vive la vie!