Sur la
corde à
linge
flottent
Au vent lé
ger du
mois de
mai
Trois jo
lies pe
tites cu
lottes
Qui sentent la
rose et
le mu
guet.
Trois jo
lis mor
ceaux de
toile
Piqués de
fleurs et
d´une fi
nesse
Telle qu´on
dit que
les é
toiles
Y
viennent le
soir glis
ser leurs
fesses.
Sur la corde à linge dansent
Au vent mutin de ce matin
Trois tissus dont l´élégance
Va attirer l´oeil du dauphin.
Du dauphin, hé oui, ma vieille,
Du dauphin qui passait par là
Et qui, devant ces trois merveilles
S´est écrié: "Merde, qu´est-ce que c´est qu´ça?"
- "Ce ne sont que trois culottes",
Dit le laquais le plus borné.
"Je vais dire qu´on les décroche
Pour ne pas vous incommoder."
- "Bien au contraire", dit le Prince,
"Je souhaite qu´on les laisse en l´air.
Le premier qui touche une pince
Nous le priverons de dessert."
C´est alors qu´une idée germe
Sous la couronne du dauphin
Qui pénètre dans la ferme,
Disant: "Holà, y´a-t-il quelqu´un?"
Et voilà qu´une drôlesse
Encore plus belle que je n´sais quoi
Fait irruption dans la pièce
En s´écriant: "Merde, qu´est-ce que c´est qu´ça?"
- "C´est le fils du Roi, pétasse",
Dit le laquais le plus borné.
"Je vais dire qu´on la chasse
Pour ne pas vous incommoder.
- "Bien au contraire", dit le Prince,
"Laiss-moi donc seul pauvre type.
Je veux voir quand elle rince
Dans le lavoir ses trois p´tits slips."
C´est depuis ce temps, mon pote,
Qu´la ferme est devenu castel
Sur le clocher duquel flottent
Les trois culottes de la belle.
Et quand retentit l´alarme,
Quand l´ennemi passe par là,
Tous les soldats jettent leurs armes
En s´écriant: "Merde, qu´est-ce que c´est qu´ça?"