Minuit sonne au château de Darkmoor
,
Sir John
lit la nécrologie.
On entend les hiboux dans la tou
r,
Les se
rviteurs sont de so
rtie.
Une porte grince et d´un seul bond
Une ombr
e s´élance sur Sir John,
Et S
ir John défunte soudain stupéfait
En emp
ortant son horrible secret.
L´assa
ssin était le jardi
nier
Qui se réjouit d´un nouveau crime
.
L´assassin est toujours le jardi
nier
Qu
i néglige lilas,
bleuets et
myosot
is
Pour se trou
ver une victim
e.
Deuxième bureau, troisième étag
e,
Un a
scenseur reste coincé.
L´agent secret est à la
plage,
A
Menton, en congé pa
yé.
Mais en remontant la cage d´ascenseur,
Le méc
anicien découvre avec frayeur
L´ag
ent secret gisant dans un coin obscur
Au lie
u de bronzer sur la Côte d´Azur.
L´
assassin était le jard
inier
Qui
se réjouit d´un nouveau crime
.
L´assassin est toujours le jard
inier
Qui néglige lilas,
bleuets e
t myoso
tis
Pour se trou
ver une victim
e.
L´autre soir, le gardien du
phare
A
été poussé dans le po
rt.
On soupçonne le chef de ga
re,
Sa fe
mme fréquentait le mort
.
D´autre part, la patronne du «Sélect»
Avec se
s gros pieds n´est pas moins suspecte,
Ain
si que son gendre qui louche et qui boit
Ou le marin
anglais dont le frère est chinois.
L´a
ssassin était le jardi
nier
Qu
i se réjouit d´un nouveau cri
me.
L´assassin est toujours le jardi
nier
Qu
i néglige lilas,
bleuets et
myoso
tis
Pour se trouv
er une victim
e.
L´héritier des biscuits L
emaître
Habite au vingt-deuxième étage
.
Il dort sans fermer sa fe
nêtre,
On
verra que c´est bien dom
mage.
Car un courant d´air vient gonfler les rideaux,
Un c
anon luisant se braque dans son dos.
La f
enêtre est ouverte, mais la porte est fermée
Et les bis
cuits Lemaître n´ont plus d´héritier.
L´assass
in était le jard
inier
Qui se réjouit d´un nouveau crim
e.
L´assassin est toujours le jardin
ier
Qui nég
lige lilas, bleu
ets et my
osoti
s
Pour se trou
ver une victi
me.
Un homme à la mine cand
ide,
Vêtu
d´un vieux tablier vert
,
Au
fond du jardin, dans sa ser
re.
Ensuite il aiguise en sifflotant
L´én
orme sécateur taché de sang.
C´es
t en greffant ses roses qu´il s´est blessé hier
Et c´es
t là que l´étrangle une main meurtrière!
L´assass
in était le cuisi
nier,
Et
la morale de la balla
de:
Il faut se méfier des cuisinie
rs,
Du beef
steak haché, Des id
ées toutes
faites
,
De la morale e
t des préjugé
s.