Jamais
ma main ne les c
ueille
De bon c
½ur les fleurs
m´accueillent.
Et, m´esq
uivant des sa
lons
Où l´on déblatère, où
l´on
Tient des p
ropos byzant
ins
J´vais faire
un tour au jard
in.
Car je préfère, ma foi
En voyant ce que parfois
Ceux des hommes peuvent faire
Les discours des primevères.
Des bourdes, des inepties
Les fleurs en disent aussi
Mais jamais personne en meurt
Et ça plaît à mon humeur.
Le premier mai, c´est pas gai
Je trime, a dit le muguet
Dix fois plus que d´habitude
Regrettable servitude.
Muguet, sois pas chicaneur
Car tu donnes du bonheur
Pas cher, à tout un chacun.
Brin d´muguet, tu es quelqu´un.
Mon nom savant me désole
Appelez-moi tournesol
Ronchonnait l´héliotrope
Ou je deviens misanthrope.
Tournesol, c´est entendu
Mais en échange veux-tu
Nous donner un gros paquet
De graines de perroquet ?
L嫎glantine en rougissant
Dit : ça me tourne les sangs
Que gratte-cul l´on me nomme
Crénom d´un petit bonhomme !
Églantine, on te promet
De ne plus le faire , mais
Toi, tu ne piqueras plus.
Adjugé, marché conclu.
Les "je t´aime un peu, beaucoup"
Ne sont guère de mon goût
Les serments d´amour m´irritent
Se plaignait la marguerite.
Car c´est là mon infortune
Aussitôt que débute une
Affaire sentimentale
J´y laisse tous mes pétales.
Un myosotis clamait :
Non, je n´oublierai jamais
Quand je vivrais cent ans d嫉ge
Mille ans et même davantage.
Plein de souvenance, allons
Cent ans, c´est long, c´est bien long
Même vingt et même dix
Pour un seul myosotis.
Mais minuit sonnait déjà
Lors en pensant que mes chats
Privés de leur mou, peuchère
Devaient dire: "Il exagère".
Et saluant mes amies
Les fleurs, je leur ai promis
Que je reviendrais bientôt
Et vivent les végétaux.
Car je préfère, ma foi
En voyant ce que parfois
Ceux des hommes peuvent faire
Les discours des primevères.
Des bourdes, des inepties
Les fleurs en disent aussi
Mais jamais personne en meurt
Et ça plaît à mon humeur.