Sauf le
cas fré
quent, hé
las
Où ce sont
de vrais
dégueu
lasses
On ne dev
rait per
dre jam
ais
Ses père et
mère,
bien sûr,
mais
A moins d´être
un pe
tit mal
in
Qui meurt
avant d´être
orphelin
Ça nous pend
au nez
tôt ou t
ard.
Quand, se drapant dans un linceul
Ses parents le laissent tout seul
Le petit orphelin, ma fois
Est à plaindre, toutefois
Sans aller jusqu´à décréter
Qu´il devient un enfant gâté
Disons que dans son affliction
Il trouve des compensations.
D´abord au dessert aussitôt
La meilleur part du gâteau
Et puis, plus d´école, pardi
La semaine aux quatre jeudis.
On le traite comme un pacha
A sa place, on fouette le chat
Et, le trouvant très chic en deuil
Les filles lui font des clins d´oeil.
Il serait par trop saugrenu
D´énumérer par le menu
Les faveurs et les passe-droits
Qu´en l´occurrence on lui octroie
Tirant même d´un tel bénéfice
En perdant leurs parents, des fils
Dénaturés regrettent de
N´en avoir à perdre que deux.
Hier, j´ai dit à un animal
De flic qui me voulait du mal :
"Je suis orphelin, savez-vous ,"
Il me répondit : "Je m´en fous".
J´aurais eu quarante ans de moins
Je suis sûr que par les témoins
La brute aurait été mouchée
Mais ces lâches n´ont pas bougé.
Aussi, mon enfant, si tu dois
Être orphelin, dépêche-toi.
Tant qu´à perdre tes chers parents
Petit, n´attends pas d´être grand ;
L´orphelin d´âge canonique
Personne ne le plaint, bernique !
Et, pour tout le monde, il demeure
Orphelin de la onzième heure.
Celui qui a fait cette chanson
A voulu dire à sa façon
Que la perte des vieux est par-
Fois perte sèche, blague à part.
Avec l´âge, c´est bien normal
Les plaies du coeur guérissent mal
Souventes fois, même, salut
Elles ne se referment plus.