J´ai perdu mes bajou´s, j´ai perdu ma bedain
e,
Et, c
e, d´une façon si nette, si s
oudaine,
Qu´on
me suppose un mal qui
ne pardonne pas,
Qui se
rit d´Esculape et le l
aisse bab
a.
Le monstre du Loch Ness ne faisant plus recette,
Durant les moments creux dans certaines gazettes,
Systématiquement, les nécrologues jou´nt,
À me mettre au linceul sous des feuilles de chou.
Or, lassé de servir de tête de massacre,
Des contes à mourir debout qu´on me consacre,
Moi qui me porte bien, qui respir´la santé,
Je m´avance et je cri´toute la vérité.
Toute la vérité, messieurs, je vous la livre,
Si j´ai quitté les rangs des plus de deux cents livres,
C´est la faute à Mimi, à Lisette, à Ninon,
Et bien d´autres, j´ai pas la mémoire des noms.
Si j´ai trahi les gros, les joufflus, les obèses,
C´est que je baise, que je baise, que je baise
Comme un bouc, un bélier, une bête, une brut´,
Je suis hanté: le rut, le rut, le rut, le rut!
Qu´on me comprenne bien, j´ai l´âme du satyre,
Et son comportement, mais ça ne veut point dire
Que j´en ai´le talent, le géni´, loin s´en faut!
Pas une seule encor´ne m´a crié " bravo!"
Entre autres fines fleurs, je compte, sur ma liste,
Rose, un bon nombre de femmes de journalistes
Qui, me pensant fichu, mettent toute leur foi,
À m´donner du bonheur une dernière fois.
C´est beau, c´est généreux, c´est grand, c´est magnifique!
Et, dans les positions les plus pornographiques,
Je leur rends les honneurs à fesses rabattu´s,
Sur des tas de bouillons, des paquets d´invendus.
Et voilà ce qui fait que, quand vos légitimes,
Montrent leurs fesses au peuple ainsi qu´à vos intimes,
On peut souvent y lire, imprimés à l´envers,
Les échos, les petits potins, les faits divers.
Et si vous entendez sourdre, à travers les plinthes,
Du boudoir de ces dames, des râles et des plaintes,
Ne dites pas: "C´est tonton Georges qui expire ",
Ce sont tout simplement les anges qui soupirent.
Et si vous entendez crier comme en quatorze: "Debout!
Debout les morts! " ne bombez pas le torse,
C´est l´épouse exalté´d´un rédacteur en chef,
Qui m´incite à monter à l´assaut derechef.
Certes, il m´arrive bien, revers de la médaille,
De laisser quelquefois des plumes à la bataille...
Hippocrate dit: "Oui, c´est des crêtes de coq",
Et Gallien répond "Non, c´est des gonocoqu´s... "
Tous les deux ont raison. Vénus parfois vous donne,
De méchants coups de pied qu´un bon chrétien pardonne,
Car, s´ils causent du tort aux attributs virils,
Ils mettent rarement l´existence en péril.
Eh bien, oui, j´ai tout ça, rançon de mes fredaines.
La barque pour Cythère est mise en quarantaine.
Mais je n´ai pas encor, non, non, non, trois fois non,
Ce mal mystérieux dont on cache le nom.
Si j´ai trahi les gros, les joufflus, les obèses,
C´est que je baise, que je baise, que je baise
Comme un bouc, un bélier, une bête, une brut´,
Je suis hanté: le rut, le rut, le rut, le rut!