Mais surtout loin des hommes.
Je serais bien resté:
La maison était bonne,
Le petit chat m´aimait.
Déjà, c´était l´automne,
La toiture à revoir
Et le bois à couper.
Elle avait beau me dire de ne pas m´inquiéter,
Je pensais:
C´est un travail d´homme.
De mon côté, j´avais
pas mal bourlingué,
Entrevu des amours
et fait tous les métiers.
J´en avais plus que mar
re, je voulais m´arrêter.
Je suis passé par ha
sard, nous avons bavardé.
Comme c嫎tait le s
oir et que le froid tombait,
Elle ne m´a pas chas
sé.
Elle ne m´a même pas deman
dé mon avis.
Elle m´a ouvert son
lit pour y passer la nuit.
Il y avait bien long
temps qu´elle avait fait l´amour.
Combien de temps av
ant qu´elle le refasse un jour?
Elle s´est servie de
moi pour se venger de lui.
Une fois satisfa
ite, elle m´a chassé du lit.
Je serais bien resté:
La maison était bonne.
Le petit chat m´aimait.
Au matin, elle a fait
Comme si j嫎tais personne,
Comme si de rien n嫎tait.
Mais, moi, je l´aimais déjà,
Je la voulais toute à moi.
Oui, c´est vrai,
Je voulais être son homme.
J´avais vu des pays, je pouvais les lui conter.
Je pouvais lui faire l´enfant qu´il ne lui avait pas fait.
Je pouvais remonter le mur, je pouvais scier du bois,
Je pouvais travailler dur et pas penser qu嫈 moi.
Et subir sans mot dire ses multiples morsures,
Mettre, jour après jour, du miel sur ses blessures.
Lui montrer que les hommes c´était pas ce qu´elle croyait,
Qu´un amour de jeunesse, c´est pas fait pour durer,
Qu´elle n´allait pas gâcher le reste de sa vie,
Que tout était à faire, que rien n´était fini,
Que dans mes rêves les plus fous, je la voyais pas si belle,
Que je comprenais pas tout, mais que j´en savais plus qu´elle.
Je serais bien resté:
La maison était bonne.
Le petit chat m´aimait.
Déjà, c´était l´automne,
La toiture à revoir
Et le bois à couper.
Je serais bien resté:
La maison était bonne
Mais seul le petit chat m´aimait.