Elles vieillissent à petits pas
De petits chiens en petits chats
Elles vieillissent d´autant plus vite
Qu´elles confondent l´amour et l´eau bénite
Comme toutes les bi
go-o-
tes
Si j´étais
diable en les voyant p
arfois
Je croi
s que je me ferais
châtrer
Si j´étais
Dieu en les voya
nt prier
Je crois
que je perdrais la
foi
Elles processionnent à petits pas
De bénitier en bénitier
Les bigotes
Et patati et patata
Mes oreilles commencent à siffler
Les bigotes
Vêtues de noir comme Monsieur le Curé
Qui est trop bon avec les créatures
Elles s´embigotent les yeux baissés
Comme si Dieu dormait sous leurs chaussures
De bigotes
Le samedi soir après le turbin
On voit l´ouvrier parisien
Mais pas de bigotes
Car c´est au fond de leur maison
Qu´elles se préservent des garçons
Les bigotes
Qui préfèrent se ratatiner
De vêpres en vêpres de messe en messe
Toutes fières d´avoir pu conserver
Le diamant qui dort entre leurs fesses
De bigotes
Puis elles meurent à petits pas
A petit feu en petit tas
Les bigotes
Qui cimetièrent à petits pas
Au petit jour d´un petit froid
De bigotes
Et dans le ciel qui n´existe pas
Les anges font vite un paradis pour elles
Une auréole et deux bouts d´ailes
Et elles s´envolent à petits pas
De bigotes.