En groupe, en
ligue, en proces
sion
En bannière,
en slip, en ves
ton
Il est temps que je le con
fes--
se
A pied, à ch´
val et en voi
ture
Avec des
gros, des p´tits, des
durs
Je suis de ceux qui mani
festent
Avec leurs gueules de tra
vers
Leurs fins de mois qui sonnent
clair
Les uns me trouvent tous les
vices
Avec leur teint calamiteux
Leurs fins de mois qui sonnent
creux
D´autres trouvent que c´est jus
ti - -
ce
Je suis de ceux que l´on fait taire
Au nom des libertés dans l´air
Une sorte d´amoraliste
Le fossoyeur de nos affaires
Le Déroulède de l´arrière
Le plus complet des défaitistes
L´empêcheur de tuer en rond
Perdant avec satisfaction
Vingt ans de guerres colonialistes
La petite voix qui dit non
Dès qu´on lui pose une question
Quand elle vient d´un parachutiste
En groupe, en ligue, en procession
Depuis deux cents générations
Si j´ai souvent commis des fautes
Qu´on me donne tort ou raison
De grèves en révolutions
Je n´ai fait que penser aux autres
Pareil à tous ces compagnons
Qui, de Charonne à la Nation
En ont vu défiler, parole
Des pèlerines et des bâtons
Sans jamais rater l´occasion
De se faire casser la gueule
En groupe, en ligue, en procession
Et puis, tout seul à l´occasion
J´en ferai la preuve par quatre
S´il m´arrive, Marie-Jésus
D´en avoir vraiment plein le cul
Je continuerai de me battre
On peut me dire sans rémission
Qu´en groupe, en ligue, en procession
On a l´intelligence bête
Je n´ai qu´une consolation
C´est qu´on peut être seul et con
Et que, dans ce cas, on le reste