To
ut ce que l´homme fut
de grand et de subl
ime,
Sa protestat
ion, son chant et ses hér
os,
Au dessus de ce c
orps et contre ses bourre
aux,
A Grenade aujourd´hu
i surgit devant le cri
me,
Et cette bouche abse
nte, et Lorca qui s´est t
u,
Emplissant tout à coup
l´univers de sil
ence,
Contre les violen
ts tourne la viol
ence,
Dieu! Le fracas que f
ait un poète qu´on t
ue!
Un jo
ur pourtant, un jour viendra, couleur d´or
ange,
Un jour de pa
lmes, un j
our de feuillages au fr
ont,
Un jour d´épaules n
ues où les gens s´aimer
ont,
Un jour comme un ois
eau sur la plus haute br
anche
.
Ah je désespérais de mes frères sauvages,
Je voyais, je voyais l´avenir à genoux,
La bête triomphante et la pierre sur nous,
Et le feu des soldats porté sur nos rivages,
Quoi, toujours ce serait par atroce marché
Un partage incessant que ce font de la terre
Entre eux ces assassins que craignent les panthères,
Et dont tremble un poignard quand leur main l´a touché!
Quoi, ce serait toujours la guerre, la querelle,
Des manières de rois et des fronts prosternés,
Et l´enfant de la femme inutilement né,
Les blés déchiquetés toujours des sauterelles,
Quoi, les bagnes toujours, et la chair sous la roue,
Le massacre toujours justifié d´idoles,
Aux cadavres jeté ce manteau de paroles,
Le bâillon pour la bouche et pour la main le clou!