Si tu peux supporter l´idée qu´il est plus
fort,
Pas dans les joies du coeur, mais dans les jeux du
corps,
Pour se désaltérer à la même fon
taine,
Si tu peux rapprocher ton âme de la
sienne,
Si tu sais te servir de ta beauté, ma
belle,
Et pour lui faire plaisir t´encombrer de den
telles,
Si le goût de tes nuits a celui des bai
sers,
Si tu n´écoutes pas la voix des mal-ai
mées
Qui voudraient à tout prix te citer comme té
moin
Au procès du tyran qui caresse ta
main,
Si tu as bien compris que source de la
vie,
Tu n´as rien de com
mun avec qui la dé
truit,
Si tu lui donnes l´enfant qu´il te prie de lui
faire,
Comme un cadeau du ciel, comme un fruit de la
terre,
Si tu remplis son coeur au fil de chaque
jour,
De ta tendre chaleur et de tes mots d´a
mour,
Si tu peux l´écouter quand il chante trop
haut
Et chanter avec lui pour que ce soit moins
faux,
Si tu prends le pouvoir, certains soirs de ra
fale,
Pour guider le bateau, cap sur la bonne é
toile,
Si tu es, si tu sais, si tu fais tout ce
la,
Comme les milliards de femmes qui l´ont fait avant
toi,
Et si dans son bonheur, tu vois le tien qui
brille,
Ce jour-là tu se
ras une femme, ma
fille,
ma fille .
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