Je suis le bouffon de la cité,
Celui qu´on aime bien frapper,
Le sport national du quartier
Me courir après pour me cogner
A plusieurs, c´est convivial
De me mettre des mandales
Deux qui m´tiennent, deux qui me claquent
Et les autres qui matent le spectacle
Sans savoir qu´un jour je
serai plus là
Et que c´est l´un d´eux qu
i me remplacera
[Refrain:]
Parce que
Je suis le bouffon de la cité
Le souffre-douleur du quartier
La tapette qui se fait frapper
La tafiole, le petit
pédé
Mon petit nom c´est
enculé
C´est ptêt à cause de ma tête
Ou bien parce que j´port´des lunettes
Ou encore parce que j´sais lire
Et que j´ai envie d´réussir
Je veux pas finir comme mon père,
Esclave d´une usine de misère
Et j´vais quand même pas renier
Le fait d´aimer bouquiner
Et tant pis si j´me prends des volées,
Des casse-cuisses en traître et des taquets
[Refrain]
Et quand je vois qui s´donnent des airs
De grands bandits et de gangsters,
Alors qu´la seul´chose qu´ils sachent faire
C´est de chouraver des scooters
Et comme ils sont pas finauds
Ils finiront par se faire pécho
Et s´prendront un TIG d´un mois
À tailler des ronces dans un bois
Et pendant ce temps-là, j´aurai la paix
J´pourrai me refaire une santé
[Refrain]
C´est marrant qu´ils m´traitent de pédé
Parce qu´à choisir, sans hésiter,
C´est encore avec leurs soeurs
Que j´préfère jouer au docteur
Et quand elles disent le samedi
Qu´elles vont dormir chez une amie,
C´est bien souvent dans mon lit
Qu´elles viennent passer la nuit
Mais le jour où ils l´apprendront
Ils me pendront par les roustons
[Refrain]