(Mesures à 2 temps)
J´avais eu quatorze
ans en octobre, je
crois
Je me prenais en
core quelquefois pour
le roi
Je rentrais de New-
York et, à cet âge-
là,
Quand on a vu New-
York,
on dit qu´on a vu
Troie
J´écoutais la ra
dio plus souvent qu´on ne
doit
Et, ce soir-là, quel
qu´un racontait que,
là-bas,
Près de la Bourse aux
Livres de cette ville-
là
On arrêtait un
homme
qui rentrait de
Cuba
Et voilà,
douze ans dé
jà
Mais l´Amé
rique
ne bouge
pas
Il n´y a que
moi qui parle en
core de mes re
mords
Le vingt-deux no
vembre de cette année-
là,
Un pont de chemin de
fer enjambait le con
voi
Quelque chose bou
gea quelque part près
d´un toit
Et sa tête é
clata
comme éclate une
noix
On n´en arrêta
qu´un et puis comme il
se doit
On tua les
témoins pour qu´ils ne parlent
pas
Des voitures ga
rées tout près du pont de
bois
Et des fumées bi
zarres
qui partirent de
là
Mais l´Amé
rique
ne bouge
pas
Il n´y a que
moi qui parle en
core de mes re
mords
En plein mois de
septembre de cette an
née-ci,
Quelques gosses
traînaient chez Mr Pu
blicis
Venant de n´importe
où, d´ailleurs ou de
Paris
Les drugstores, le di
manche,
c´est comme le mer
credi
Tout le monde se
souvient de ce dimanche-
là
Et quelques uns
racontent, d´autres ne pour
ront pas
Les grenades qua
drillées, on en trouve
parfois
Il faut seulement
savoir
qu´elles tuent à
cent pas
Et voilà,
tout ça pour
quoi ?
Pour dire que
je s
uis encore l
à
Moi, j´ai eu la
chance seulement, seule
ment de vivre en
France
Oui, j´ai eu la
chance seulement, seule
ment de vivre en
France