Mesures à 2 temps
1 temps | 1 temps
Mourir à Kolwezi ou
bien en Argentine
| Que tu sois noir ou
blanc, c´est tout aussi
facile
|
Mais c´est tout aussi
con et tout aussi
débile
|
Suffit d´un coup de
feu ou bien d´un coup de
poing
|
Ou bien de quelques
mots prononcés quelque
part
| Par quelqu´un d´impor
tant, se prenant pour
César,
Drapé dans son mé
pris pour les Blancs et les
Noirs
|
J´ai
comme un can
cer au cer
veau
Qui
m´aurait bouf
fé tous les
mots
Les mots qu´on
apprend à dix
ans
E
|t
auxquels
on croit à vingt
ans
Dis-moi, Monsieur Ka
po, est-ce que tu dormais
bien ?
|
Que l´on soit Juif ou
pas, c´était pas la ques
tion
|
Tout ce qui impor
tait, c´était d´avoir rai
son
|
T´as eu des tas d´en
fants qui pensent comme
toi
| Qu´il vaut mieux obé
ir à la raison d´É
tat
| Et que l´État, c´est
bien ; et que l´État, c´est
toi
Qu´il vaut mieux vivre
haï que de crever tout
bas
|
J´ai
comme un can
cer au cer
veau
Qui
m´aurait bouf
fé tous les
mots
Les mots qu´on
apprend à dix
ans
E
|t
auxquels
on croit à vingt
ans
Et, de partout, s´en
viennent des tas de Pi
nochet
|
Des roitelets dé
biles qui se prennent pour
Dieu
|
Et c´est dans les pri
sons que tu les pries le
mieux
|
Un jour, ils seront
là, pas très loin de
Paris
|
Je les sens qui s´en
viennent sans même se
cacher
| Et, de nos mots d´a
mour, ils feront des
bûchers
Et je sais que per
sonne n´y veut rien
changer
|
J´ai
comme un can
cer au cer
veau
Qui
m´aurait bouf
fé tous les
mots
Les mots qu´on
apprend à dix
ans
| J´ai
comme un can
cer au cer
veau
Qui
m´aurait bouf
fé tous les
mots
Les mots qu´on
apprend à dix
ans
Et
| auxquels
je croirai long
temps