Ça m´fait quand même vach´ment plaisir,
De t´retro
uver mon pote Lucien,
J´parie que
t´es encore sans un,
Et qu´t´as touj
ours ton blouson d´cuir.
T´as pas chan
gé d´puis soixante-huit,
À c´t´époque
on s´fendait la gueule,
Aujourd´hui t
´as l´air un peu seul,
Allez viens,
on va s´prendre une cuite.
Où c´est qu´elle
est ta bande,
Maint´nant qu´est-ce
que tu glandes,
Et Pierrot le fou d´la bécane,
Qu´a eu les deux jambes ecrasées,
Il aurait mieux fait d´y passer,
C´est vraiment trop con les platanes.
Il bosse toujours à l´atelier,
Assis sur un fauteuil roulant,
Tu m´dis qu´il chiale de temps en temps,
Tu vois j´m´en s´rais un peu douté.
Et comment qu´il s´app´lait le p´tit,
Celui qui volait les mobilettes,
Celui qu´a plongé en soixante-sept,
Et qu´on n´a pas revu depuis
Ça doit pas être le super pied,
La vie à Fleury-Merogis,
Mais elle supporte pas la justice,
Qu´on crache a la gueule du greffier.
J´pense pas qu´t´ais oublie Riton,
Qui s´est fait descendre au bistrot,
Une balle dans l´ventre, ah les salauds,
Parce qu´il avait cogné l´patron
T´as plus d´nouvelles de Marylin,
Celle qu´est partie pour Ibiza,
Elle doit etre en train d´crever la-bas,
Avec sa p´tite sister morphine.
Et toi mon vieux, mon pote Lucien,
C´est vrai qu´t´habites chez ta belle doche,
Que t´es marié, que t´as des gosses,
Qu´tu travailles pour qu´ils aient du pain?
Tu sais, j´ai eu une idée super,
On va former une nouvelle bande,
Si tu veux c´est toi qui commande,
S´il vous plait patron, encore une bière.