L´étais bâ
ti comme un moinea
u
A la bouche de
rrière son mégo
t
Y´avait des g
ros mots en casc
ades
L´était pas
bien gros c´t´ast
icot
Mais c´était
une vraie boule de ha
ine
On y fil
ait plein d´noms d´oise
aux
Même ceux qui l´co
nnaissait à pe
ine
Il avait pas connu ses vieux,
Il était d´l´assistance
Ce genre d´école pour rendre joyeux
C´est pas exactement Bysance
D´ailleurs on lisait dans ses yeux
Pour qu´y soit bien fallait qu´on l´craigne
Ceux qui entraient pas dans son jeu,
Putain c´que tu recevais comme beigne
C´était une teigne
Avec les gonzesses, les michetons,
Y´était encore plus vache
J´te pique tes sous, j´te fous des gnons,
Tu tombes amoureuse et j´m´arrache
Pour sa p´tite gueule, ses poings d´béton
Plus d´une se serait jeté à la Seine
Elles y parlait d´amour, d´passion,
Y répondait par des chataîgnes
C´était une teigne
L´avait pas fêté ses vingt berges
Quand une nuit de novembre
On l´a retrouvé raide comme un cierge
Pendu au beau milieu d´sa chambre
Si y´a un bon Dieu, une Sainte-Vierge
Faut qu´ils l´accueille à leur enseigne
Parc´qu´avant d´passer sur l´autre berge
Y m´avait dit "Personne ne m´aime
J´suis qu´une pauvre teigne"
Mais moi qui l´ai connu un peu
Quand parfois j´y repense
Putain c´qu´il était malheureux,
Putain c´qui cachait comme souffrance
Sous la pâle blondeur de sa frange,
Dans ses yeux tristes, dans sa dégaine
Mais j´suis sûr qu´au ciel c´est un ange
Et quand j´pense à lui mon coeur saigne