L´amour de toi qui te ressemble
C´est l´enfer et le ciel mêlés
Le feu léger comme les cendres
Éteint aussitôt que volé
L´amour de toi biche à la course
C´est l´eau qui fuit entre les doigts
La soif à la fois et la source
La source et la soif à la fois
L´amour de toi qui me divise
Comme un sable à dire le temps
C´est pourtant l´unité divine
Qui fit un seul jour de trente ans
L´amour de toi c´est la fontaine
Et la bague qui brille au fond
Et c´est dans la forêt châtaine
L嫎cureuil roux qui tourne en rond
Mourir à douleur et renaître
Te perdre à peine retrouvée
Craindre dormir crainte peut-être
De n´avoir fait que te rêver
Déchiré d´être pour un geste
Un mot d´ailleurs indifférent
Un air distrait La main qui jette
Un journal ou qui le reprend
Tout est toujours mis à l´épreuve
Rien ne sert ni la passion
Et toujours une angoisse neuve
Nous pose une autre question
Cet abîme est comme un azur
Immensément démesuré
Aime-t-il celui qui mesure
L´amour de ses bras à son pré
Je n´ai pas le droit d´une absence
Je n´ai pas le droit d´être las
Je suis ton trône et ta puissance
L´amour de toi c´est d´être là
L´amour de toi veut que j´attende
Comme un drap propre sur le lit
Qui sent le frais et la lavande
Où ton chiffre brodé se lit
Que suis-je de plus que ton chiffre
Un signe entre autres de ta vie
Le verre bu qui demeure ivre
À son bord des lèvres qu´il vit