Et des cheveux qui s´en vont,
Et ses grosses mains d´étrangleurs
Sentent le savon
, Hyacinthe,
J´lui confierais pas ma soeur,
J´refus´rais son parapluie,
Et j´prendrais pas l´ascenseur
Tout seul avec lui,
Hyacinthe.
Même s´il sent la camomille,
Même s´il propose des cachous,
Même si j´me sens en famille
En présence d´un fou,
Il a un rire de fillette
Quand un oiseau du Seigneur,
Dans ses grosses mains d´étrangleur,
Vient manger des miettes, Hyacinthe
C´est peut-être moi qui déraille
Mais si j´étais une caille,
J´aimerais mieux mourir de faim
Que de manger dans les mains de Hyacinthe
Hyacinthe, Hyacinthe, Hyaci
nthe
En ont fait jaunir plus
d´un
Lorsqu´avec un air ben
oît,
Moi-même je change de cou
leur,
J´me sens devenir l
iquide,
J´me sens tomber dan
s le vide
Quand Hyacinthe l´étrangleu
r
Hyacinthe
Cheveux rares, barbe noire,
Je rajoute un entonnoir,
Dans un coin de mon cahier,
Je fais le portrait de
Hyacinthe.
Malgré mon trèfle à quatre feuilles,
Ma médaille de communion,
J´vais plus aux WC tout seul
Sans appréhension, Hyacinthe, Hyacinthe.
Si vous rencontrez Hyacinthe
Alors que le jour s´enfuit,
Alors que la cloche tinte,
Alors qu´il s´ennuie,
Sans un cri sans une plainte,
Sans un bruit, sans une quinte,
vous partirez faire fortune
Dans la région de la lune.
Car lorsqu´il pète un fusible,
Il n´a plus de sentiment,
Mais il a les pieds sensibles
Et dans son logement,
Hyacinthe,
Trempe ses pieds dans ne bassine
Et rompt avec le passé,
Sa conscience assassine
De fleurs est tapissée,
Hyacinthe, Hyacinthe.