En fait, dans mon rap, j´raconte ma vie. J´raconte mes délires, mes fantasmes... Et puis j´ai essayé beaucoup d´choses, j´ai essayé beaucoup d´trucs... c´est... c´est difficile de centrer dans un seul projet toutes mes inspirations... j´aime la musique en général, et... j´suis trop dispersé, tu vois, même dans ma vie, c´est dispersé : j´suis né dans une cité du Mée-sur-Seine, j´y ai fait mon enfance ; j´ai bougé à l´adolescence un peu partout dans l´77... j´ai suivi la merde dans ses déboires, et... et puis voilà, c´est ce parcours que j´raconte... Et, en terme de musique, c´est la même chose : j´ai été inspiré par du reggae, du rock, du rap, beaucoup d´choses que j´aime. J´essaie d´faire la maximum pour qu´ça soit fat mais, des fois, on peut s´planter... Là, on est en train de réussir à faire c´qu´on a toujours voulu faire...
Y´a plus d´temps à perdre, mes négros cherchent la monnaie, les foufounes J´préfère cracher mes rimes que d´cacher le brolique sous la doudoune Demain, j´veux la paix pour mes gars sûrs De l´or sur les montures, réussir, putain, je ferai tout pour On a ´ves-qui´ les bastos, ´ves-qui´ les keufs J´ai pas suivi les cas soc´, j´courrai après les meufs Trente keuss de teush dans la pocket J´fais l´rigolo devant les reufs, ramène du gros son dans les teufs Mais la jeunesse passe, on a perdu des frangins J´pleure de temps en temps, nostalgique de l´enfance, des vieux sons dans les enceintes J´ai bossé l´éloquence, et j´me rapproche des gens biens
J´regarde la France, j´oublie pas d´où j´viens, j´veux laisser mon empreinte J´suis carrément déter´, j´regarde le taf qui reste à faire Et y´a du respect, quand j´passe, le wack, il baisse la tête J´suis un enfant des villes dortoirs, ça rime avec les tess´ J´suis pas une ´caille-ra´, j´aime la paix, j´avance avec ma secte
On s´serre les coudes, on ´ves-qui´ les coups, cherche l´amour Dans le flou, c´est tellement difficile J´pense à mes ´res-frè´ dans le bendo, cristal sous le velcro Là où personne vous félicite J´dors peu, j´suis hanté par mes démons
Quand la nuit chante, j´oublie mon prénom Mais on lâchera jamais l´affaire On va sûrement mourir pour ça ou finir dans la merde Dans l´fond, j´m´en fous, je lutte pour ma troupe Prêt à tout pour la famille et les G´s P´tit à p´tit, j´me shoote, j´vais au bout d´mes objectifs Il faut vraiment qu´j´rock cette ville Palace : le nom de mon crew, le peuple d´en-dessous Mais toujours avec gos sexy, ouais
Et j´sais c´que les gens peuvent dire : "A2H, troisième album : comment Est-ce que le gars va être frais ?"... Ouais mais, c´que les gens captent pas, c´est que Bipolaire et Art de Vivre, mes deux premiers albums, c´était pas vraiment des albums... J´les ai appelés "albums" parce que c´était trop péjoratif de les appeler "mixtapes" ou "street albums" par rapport au taf qu´on a fait dessus. Mais, par contre, ils ont réellement la substance d´une mixtape, c´est-à-dire beaucoup d´tentatives, des essais, des tests... des tests d´instru´, des tests de mix, des tests de... des tests de flow, tout c´que tu veux, ouais, c´était que des tentatives ; c´était pas réellement quelques chose de concret comme sur un premier véritable album où tu sais où tu vas. Nous, on tâtonnait, tu vois... Donc, là, pour le coup, l´album qu´on est en train d´faire, l´album qui arrive en 2016, c´est, pour moi, véritablement, le premier album d´A2H...