On rêve de musée mais pas d´être muséifié Sous la nef l´ancienne gare mais personne n´y prend garde Dans nos poitrails ont lieu tous nos voyages Dehors, la désolation contemple son ouvrage
Je sais, je suis le jeune Noir à l´épée En bas des tours despotiques où l´on hume l´odeur du mauvais shit La cité parle l´ancien grec : salade tomate oignon, moitié légume, moitié schneck Mais peut-on faire la révolution avec Toulouse-Lautrec ? Je sais pas, je suis le jeune Noir à l´épée Vénus au bras d´un Négus ou la scandaleuse promesse D´un mariage temporaire derrière un abribus Si l´interdit participe à l´ardeur du désir Sans doute, s´il y avait bienveillance, il n´y aurait pas d´humeur hystérique Je sais, je suis le jeune Noir à l´épée
À l´époque, je me disais : "Mais comment pourrais-je m´aimer ?
Si sans cesse je dois lutter et comment pouvais-je t´aimer Si, sans cesse je luttais je luttais sans cesse je luttais, je luttais Comment pouvais-je t´aimer si, sans cesse je luttais, je luttais ?" On a vu nos potes se faire fumer, on prône la paix, pas l´épée On a vu nos frères et nos soeurs morts sur ce décor en bombe sous ces décombres
On crève à s´user l´âme torréfiée Sous l´effet couplé des additions et des renoncements Ignoré, on constate juste l´avilissement Et ça, c´est dans le meilleur des cas, garçon ! Dire que nous étions censés la faire, la révolution !
Je sais, je suis le jeune Noir à l´épée De vieilles villes frigides qui se la jouent banlieues lascives Se dénudent à loisir sur les plages naturistes du ouï-dire Les seins nus compensent-ils les injustices que subissent les plus fragiles ? J´sais pas, je suis le jeune Noir à l´épée
À l´époque, je me disais : "Mais comment pourrais-je m´aimer ? Si sans cesse je dois lutter et comment pouvais-je t´aimer Si, sans cesse je luttais je luttais sans cesse je luttais, je luttais Comment pouvais-je t´aimer si, sans cesse je luttais, je luttais ?" On a vu nos potes se faire fumer, on prône la paix, pas l´épée
On a vu nos frères et nos soeurs morts sur ce décor en bombe sous ces décombres ] Stalingrad... Stalingrad
... et ce qu´on rapporte, c´est que c´était de la musique arabo-andalouse qui est venue ici avec les familles, les dernières familles qui sont descendues d´Andalousie en 1492. Mais y a une autre théorie qui dit que c´est une musique maghrébine savante qui était là avec les anciens Berbères, les Arabes qui étaient là, mais qui est partie en Andalousie