Moi le chantre un peu lisse Au langage désuet J´ai rencontré Alice
Qui m´a dit "J´t´aime bien mais" Faut que tu t´enhardisses Faisons de grands projets Le temps que je rougisse Nous n´avions plus d´secrets
Elle me parla très fière Des cornes de son mari En voyage d´affaires Du lundi au samedi Comme on était dimanche Je ne comprenais pas Mets tes mains sur mes hanches Allez chante pour moi
Comme disaient les Chinois Et sans doute les Perses Il n´y a pas de loi
Qu´une chanson ne renverse
Comme c’était romanesque Alice les joues en feu En extase, enfin presque Le bon Dieu dans les yeux Moi j’lui parlais des fresques De la chapelle Sixtine Elle me hurla "Quand est-ce qu On boit bonté divine ?"
Elle m´a dit qu´elle aimait Le Gevrey- Chambertin Qu´un p´tit verre réveillait Ses fantasmes coquins Moi j´ai le vin amoureux Ça m´rend plutôt rêveur "V´là un magnum pour deux"
Dit-elle la bouche en cœur
Comme disaient les Chinois Et sans doute les Perses Il n´y a pas de loi Qu´un bon cru ne renverse
Vivent les charretières Leur belle élocution Et leur vocabulaire Et leur regard fripon Quand sa divine sphère Apparut au balcon Je voyais l´univers Et toute la création
Ne sachant que lui dire
Qui n´éteigne sa passion J’entonnai sans même rire "La ronde des jurons" Je sortis de ma gorge Des mots au diapason J´voulais pas qu’Tonton Georges Me traitât de couillon
Alors pour une fois Sans ruse ni commerce Ni sans langue de bois Ni périphrases diverses Je vous le dis tout rond Sans jouer les faux derches Je l´ai promis à Tonton J´ai parié dix sesterces
Comme disaient les Chinois
Et sans doute les Perses Il n’y a pas de loi Qu´un beau cul ne renverse.
Comme disaient les Chinois Et sans doute les Perses Il n’y pas de loi Qu´un beau… Ah, non, pas deux fois !