Je voulais juste te faire rêver un peu T´emmener vers un ailleurs moins désespérant C´est trop facile dis-tu de tout peindre en bleu Que du pipeau pour endormir les braves gens
Mais si tu trouves que mes dires sont futiles Et si tu penses que je me complais Dans des refrains dans des rengaines trop faciles Et si tu veux que je muscle mes couplets
Je te chanterai la chanson De la vérité sans voile Nue, sans fard et sans illusion Pathétique et banale
Je te chanterai la chanson De ceux dont la vie se traîne Sans lumière, sans but, sans passion Vaille que vaille de peine en peine Mais à quoi bon De toute façon Tu ne m´écouteras pas
Toi le rebelle et tes vingt ans, tu me condamnes Tu ris des violons sur les larmes des adieux Les gens se quittent, dis-tu, et toutes le fleurs se fanent Et moi je les console de toute ma poudre aux yeux Et si tu préfères les mots qui cognent Et qui résonnent comme des coups de poing J’aurai ma rime en te parlant de charogne Mais je crains fort qu’elle ne vole pas bien loin
Si je te chantais la chanson Qu´on bâillonne comme une injure Mais qui déferle comme une lame de fond Sur les prisons des dictatures
Je préfère chanter la chanson De l´espoir qui se réveille Liberté on chuchote ton nom Dans les pays où tu sommeilles
Oui je chanterai la chanson Qui t´emmène au bout du monde Quelques notes écrites sur l´horizon Très loin du canon qui gronde
Je te chanterai la chanson Qui se pose sur les blessures Des amants séparés et les frissons Des mots d´amour qui se murmurent