Les murs lézardés tristes et sombres Les murs où se déchirent les ombres La rue où le ciel n´entre pas Passe un carrosse d´or et puis s´en va
Soudain les yeux brillent aux fenêtres Les gosses aux visages d´ancêtres Les chiots que l´on n´allaite pas Passe un carrosse d´or et puis s´en va
Les pieds nus qui s´écorchent aux pierres Sur les chemins noirs Mains menues qui se tordent en prières Vers l´absurde espoir Où es-tu ? Ô beau carrosse d´or Reviens nous Fais-nous rêver encore A l´île aux trésors
Plus rien que le vent et sa plainte Plus rien, les voix se sont éteintes Des gosses qui ne comprennent pas
Passe un carrosse d´or et puis s´en va
Les vieux ont détourné leur tête Devant l´éternelle défaite Heureux, ceux qui ne savent pas Passe un carrosse d´or et puis s´en va
Enfant, ils croyaient aux mirages Enfant, ils étaient du voyage Cherchant ce qui n´existe pas Passe un carrosse d´or et puis s´en va
Mille fois leurs pieds nus ont saigné Le long du chemin noir Mille fois leurs mains ont imploré Vers un absurde espoir D´où viens-tu ? Ô beau carrosse d´or
Où mènes-tu ? Où est l´île aux trésors ? Serais-tu la mort ? Serais-tu la mort ?