Assis sur un banc au pied du bâtiment On laissait filer le temps comme d´hab´ vraiment, rien de différent J´ai vu Sid arriver, pour nous saluer Et demander si ça nous branchait d´aller en soirée
Party dancehall dans un sous-sol à East New-York Quarante minutes et douche, me voilà prêt et frais devant la porte Je pense qu´on était dix environs ouais, puis on a traversé le parc Et marché jusqu´à Hoyt chopper la ligne trois Deux potes nous ont rejoint sur Saratoga On est sorti à New Lots quinze minutes plus tard on était arrivé c´était full up Du monde en bas, du monde sur le perron Et dans le yard les enceintes crachaient des basses de fou J´ai remonté les marches dehors, une fille m´a demandé du feu Elle m´a dit, mon nom c´est Mélissa et toi, t´es venu avec eux ? Smurf et John m´ont pris par le bras, bouge-toi aller on y va
Devant la maison des voitures se garent, branle-bas de combat Je voyais Kedy courir devant moi, j´ai tourné la tête Derrière des mecs sortaient des armes du coffre d´une Accura Je voyais tout flou, je n´avais presque plus de souffle J´ai pu sentir l´air frapper ma nuque Tuc, tuc, tuc, tuc, tuc, tuc, tuc, tuc, tuc J´ai trébuché, mon menton a heurté le sol Putain, le t-shirt plein de sang j´ai cavalé jusqu´à Van Siclen Sauter dans le métro, en tout on était quatre Les yeux perdus dans le vide, dans mes oreilles je sentais mon cœur battre
Je n´ai pas laissé un seul pouce à la peur
Je porte les miennes déjà écoute Je n´ai pas laissé un seul pouce à la peur
S´ils avaient vraiment voulu nous tuer, ils ne nous auraient pas ratés Ils avaient des armes automatiques et vingt pas nous séparaient, j´en sais rien J´ai dit, Alex il s´est passé quoi à la fête ? Il m´a dit quelque chose comme John a essayé d´arracher leurs chaines à deux mecs Connerie, on était dans leur quartier Et la regarde-nous, on a failli die pour du quatorze carats plaqué Putain maintenant quand j´y repense à froid Je pense même pas avoir eu peur une seule seconde ce soir-là Trois ans à Brooklyn en pleine zone de guerre J´ai vu un gosse tué par balle devant moi, mains dans les poches allongé par terre
J´ai vu tant de gens partir, tant de potes fauchés dans la vingtaine Tant de fusillades, tant d´armes lourdes sur la trente-et-unième Je jouais au foot, ils ont tiré sur la balle du bâtiment, j´ai rigolé Je te jure, je crois que peu à peu les sentiments disparaissaient de mon cœur Tout comme la peur en était parti Je pense qu´il faut un minimum de crainte pour un peu d´empathie Les remords sont l´addition de nos fautes Et quand mes enfants sont nés, j´ai appris à avoir peur pour les autres Elle vit en moi, je la dompte et la chevauche tous les jours Sans laisser celles de l´opinion infecter mon amour
Je n´ai pas laissé un seul pouce à leurs peurs Je porte les miennes déjà écoute Je n´ai pas laissé un seul pouce à leurs peurs