Un jour je suis venu Je ne sais ni trop d´où Et ni trop pourquoi faire D´un pays inconnu On m´apprit à nager
Et l´on me dit enfin Qu´ici c´était la terre Un pays, très, très connu Enfin sans rechigner Tout c´qu´on fait on m´l´appris Tout un tas d´habitudes Qu´on m´laisse ça dans les mains On me laissa surtout Et sans rien y changer Ma pauvre solitude Pour le bout du chemin Je n´étais pas le seul Tout un tas d´édentés Mâchaient leur solitude En narguant le destin L´bonheur était perdu Chacun traçait sa route Selon ses habitudes
Pour le bout du chemin C´était la maladie C´était la comédie L´habitude était prise On voulait s´en aller Mais comme vivre enfin C´est vraiment pas malin Quand l´habitude est prise On s´ratait un coup pour rien
Moi-même j´en eus assez J´ai voulu me venger Contre mes habitudes J´ai voulu m´en aller Moi-même j´en eus assez J´ai voulu me venger Contre ma solitude J´ai voulu me rayer
Mais à bien réfléchir J´n´en étais pas très sûr L´habitude était prise D´vivoter chez les humains Et puis un faux départ J´me sentais pas très fort Pour ce genre d´exercice J´voulais tout ou j´voulais rien Et ça tournait toujours Bien sur ça continuait Quand l´habitude est prise C´est pas facile non de la quitter Cette garce de vie quand même A quoi on s´fait un jour Par force d´habitude C´est pas facile de l´effacer
Un jour je le sais bien
Que je le veuille ou non Faudra que je m´en aille Par-delà des jardins On rayera mon nom Ma vie s´envolera Comme un fétu de paille Pour le bout du chemin C´jour là j´voudrais chialer Les larmes que je gardais Par force d´habitude Quand on s´croit un humain Chialer c´est pas décent Et c´est pas drôle du tout Chialer sa solitude Ça s´fait pas d´vant son prochain Qu´importe le jour enfin Où faudra me barrer J´voudrais un cœur de vierge
Pour éclairer le matin Et puis qu´elle gueule surtout Qu´elle ne se gène pas pour moi Moi j´gueulerais plus fort qu´elle Jusqu´au bout du chemin Un grand orgue jouera, jouera Encore plus fort une drôle de ritournelle Y aura plus de demain Moi sans me retourner J´irai droit devant moi Où l´oubli étincelle Jusqu´au bout du chemin