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đđ€ Paroles de chanson Française et Internationnales
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Titre : Nyza chante
La famille nombreuse, et par les dieux comblée,
Tout autour de la table est encor rassemblée :
Elyone au long col, Lydie aux seins naissants,
Nyza dont la voix triste a de si purs accents,
Myrte agile et robuste, IxĂšne douce et blanche.
La mĂšre aux lourds bandeaux sur les petits se penche ;
Myrte rit aux éclats ; IxÚne jette un cri ;
Et le pÚre accoudé sur la table sourit
Le jour fut accablant ; par la fenĂȘtre ouverte
Un peu de brise vient de la route déserte ;
La campagne sâendort dans lâor des soirs dâĂ©tĂ©.
Et le mystĂšre monte avec lâobscuritĂ©
LâĂąme pensive au lent adieu de la lumiĂšre :
Chante, dit Ă Nyza la voix grave du pĂšre ;
Et, regardant lĂ -bas briller les derniers feux,
Il baise avec lenteur lâenfant sur ses cheveux.
Entre ses soeurs Nyza de son pÚre est chérie ;
Sa voix semble toujours pleurer une patrie.
Elle a treize ans ; un soir dâamour, la VoluptĂ©
De nuit et de lumiÚre a pétri sa beauté.
Son petit front de marbre a lâhorreur des servages,
Et, douce, elle sourit avec des yeux sauvages.
Elle chante ; ce sont des rondes dâanciens jours,
Des airs simples appris, le soir, dans les faubourgs.
Sa bouche exquise semble un calice qui sâouvre ;
Et sa voix, que toujours un peu de brume couvre,
Monte et sâexhale ainsi quâun triste et pur soupir
Au fond du grand silence oĂč le jour va mourir !
Elyone et Lydie, aux limpides pensées,
Se tiennent doucement par la taille enlacées ;
Le petit Myrte dort, la tĂȘte sur son bras ;
Et le pĂšre, sachant quâon ne le verra pas,
Faisant tourner un verre avec sa main distraite,
Laisse errer dans ses yeux une larme secrĂšte
Sur le seuil, la servante, oubliant ses travaux,
Nâa point encore Ă table apportĂ© les flambeaux.
Tout est noir ; le grand ciel brille de feux sans nombre;
Par instants, sur la route, un pas sonne, dans lâombre