Vague et noyée au fond du brouillard hiémal, Mon âme est un manoir dont les vitres sont closes, Ce soir, l´ennui visqueux suinte au long des choses,
Et je titube au mur obscur de l´animal.
Ma pensée ivre, avec ses retours obsédants S´affole et tombe ainsi qu´une danseuse soûle ; Et je sens plus amer, à regarder la foule, Le dégoût d´exister qui me remonte aux dents.
Un lugubre hibou tournoie en mon front vide ; Mon coeur sous les rameaux d´un silence torpide S´endort comme un marais violâtre et fiévreux.
Et toujours, à travers mes yeux, vitres bizarres, Je vois vers l´Orient étouffant et cuivreux - Des cités d´or nager dans des couchants barbares.