Avec toi La chance ne joue pas les arlésiennes Les filles de l´air Les absentes soudaines
Tu n´as pas Le sort d´un déportée arménienne Tu ne fuis ton pays Que quand tu te promènes Dans les paradis peuplés d´ombres Anges blonds aux visages sombres
On se lasse de tout Même de l´or et des caresses Des foyers colorés Des lianes aux belles tresses Les caprices de l´âme Réclament leur comptant de détresses De combats et de drames De larmes que tu verses Dans les paradis peuplés d´ombres Brumeux comme un hiver à Londres
Et les vieux d´aujourd´hui Comme ceux d´hier Se disent qu´il te faudrait Une bonne guerre Et les vieux au comptoir Du café Voltaire Se resservent
Il parait qu´elle le plus souvent à l´audacieux Qui n´a pourtant rien fait de si grand sous les cieux La toiture solide, le ventre toujours repu Les lits doux, si précieux Loin des froids de la rue Avant de partir loin du monde Dans les paradis peuplés d´ombres