Sans cesse à s´angoisser par ce qui se passait autour de lui Parmi mille phobies l´en avait une singulière Une qui faisait qu´il ne dormait guère plus de trois heures par nuits
Qu´un jour un autre vint et le saisisse par derrière.
En chaque homme il voyait un volontaire voleur de vertu Le regard vers l´arrière si d´aventure il marchait dans la rue Pour aller consulter un de ces fameux spécialistes En maladies dont les symptômes sont que les gens sont tristes.
« Je m´en viens aujourd´hui faire appel à la médecine Car j´ai peur du coup de bine du voisin de ma voisine. Je ne sais pas ce qui fit Qu´ainsi l´angoisse règne
Mais dans la terreur je vis Que par derrière l´on me prenne. »
Comme un de ses amis Un de ces soirs de pleine nuit tard A l´histoire de celui qui se fit retourner ici 128 fois Il fut pris de panique et par tous les saints il jura Que par derrière jamais on ne le prendra.
« Je m´en viens aujourd´hui faire appel à notre église Pour qu´elle vienne à mon aide quand peu à peu je m´enlise Dans la marée montante et de façon très maline De la peur du coup de bine du voisin de ma voisine. »
Médecins et hommes d´église furent unanimes Trop fort était le traumatisme et notre homme était trop pusillanime Il faudrait qu´il y passe car comme tout un chacun sait On ne guérit que des angoisses que l´on connaît.
« Je m´en viens aujourd´hui faire appel à la voyance N´ayant d´autre solution car ni l´église ni la science De ma phobie démoniaque ont trouvé quoi me dire Je paierai donc le prix pour qu´on me parle de mon avenir J´ai consulté la boule, les cartes et le marc de café
J´ai vu le grand marabout qui a lu dans les os de poulet Or tout me porte à croire et cela sans aucun choix Qu´un coup de bine un beau jour me tuera »
« Je m´en viens aujourd´hui faire une petite annonce A laquelle j´espère trouver une réponse Car je recherche un quidam à tempérament modéré Pour me retirer mon angoisse et par là même ma virginité. »
Mais médecins, évêques et mages avaient menti Car même après quelques semaines personne à l´annonce ne répondit Bien plus qu´une phobie très vite se rencontra
La solitude de celui qu´on ne désire pas.
« Je m´en vais aujourd´hui vivre parmi les gorilles Car ici nul ne m´aime et je dois refaire ma vie Au milieu de créatures qui ne m´auront pas menti Et pourront jour après jour satisfaire toutes mes envies.»
Mais après 17 ans de bonheur dans la jungle africaine Il se prit à regretter ceux de l´espèce qui était la sienne Ainsi du fond de la forêt l´on entend parfois Le cri de l´homme qui désire ce qu´il n´a pas.
Sans cesse à m´angoisser par tout ce qui se passe autour de moi
Parmi dix milles envies, l´en est une qui me désespère Une qui fait que je ne dors plus guère que quelques heures par moi. Qu´un jour un autre vienne et me chérisse comme un frère.