Son poète était claudiquant malade, frêle, tremblotant il protégeait des dérives du vin qu´il buvait trop souvent avant que la mort ne nous taise
Son poète était claudiquant mais son verbe marchait bien fière et faisait triompher dans l´air les maux de l´âme des vivants
Il parlait des choses avec aise et pouvait faire d´un gueux le roi d´une vieillarde une princesse d´une putain la belle au bois avant que la mort nous apaise
Les hommes avaient besoin de lui pour entendre et se souvenir des images, des ombres et du bruit des départs des navires
Son poète était élégant
même en loque m^me en guenille on n´engonce pas l’éloquent dans la belle toile qui brille
Ici bas trop plein de foutaises de temps perdu pour l´apparat pour qui sait ranimer la braise dans l’œil du moindre scélérat avant que la mort n’indiffère
Les hommes avaient besoin de lui pour entendre et se souvenir des mirages des femmes et du rire des enfants à venir
Lui qui n´était pas un poète aimait son frère sans hérésie pour qui ne parle pas en vers