Paris, ville lumière Au grand pays des Droits de l’Homme Le droit de t’endormir par terre Quand ta vie aura pris la forme D’un grand désastre humanitaire
Dans le cratère de la misère C’est la chute libre et amère Des hommes arrêtés Ici, l’enfer n’est pas sous terre Car sous la terre, il fait plus chaud Il fait plus doux passer la nuit Dans les artères du métro Un peu comme un ver solitaire Dans les boyaux d’un ventre ouvert C’est la chute libre et amère Des hommes arrêtés 8 fois plus seul que mon chien Et 6 fois plus sale que lui La rue t’a donné son parfum Et la couleur de tes habits Une 8/6 au creux des mains Remplace l’amour de ta mère Dans la chute libre et amère
Des hommes arrêtés Et ceux qui courent n’ont pas le temps Ni l’envie de te regarder Tu es tout ce à quoi les gens N’ont pas envie de ressembler Quelques centimes au creux des mains Soulagent les consciences blêmes Qui redoutent la chute amère Des hommes arrêtés Je voudrais demander pardon Je voudrais me faire acquitter Quand l’indifférence répond À la fin de la dignité De ces éternels vagabonds