Lorsque j´ai lu Pétrarque, étant encore enfant, J´ai souhaité d´avoir quelque gloire en partage. Il aimait en poète et chantait en amant ; De la langue des dieux lui seul sut faire usage.
Lui seul eut le secret de saisir au passage Les battements du coeur qui durent un moment, Et, riche d´un sourire, il en gravait l´image Du bout d´un stylet d´or sur un pur diamant.
O vous qui m´adressez une parole amie, Qui l´écriviez hier et l´oublierez demain, Souvenez-vous de moi qui vous en remercie.
J´ai le coeur de Pétrarque et n´ai point son génie ; Je ne puis ici-bas que donner en chemin Ma main à qui m´appelle, à qui m´aime ma vie.