Titre : Rondeau : Fut-il jamais douceur de coeur pareille
Fut-il jamais douceur de coeur pareille À voir Manon dans mes bras sommeiller ? Son front coquet parfume l´oreiller ; Dans son beau sein j´entends son coeur qui veille.
Un songe passe, et s´en vient l´égayer.
Ainsi s´endort une fleur d´églantier, Dans son calice enfermant une abeille. Moi, je la berce ; un plus charmant métier Fut-il jamais ?
Mais le jour vient, et l´Aurore vermeille Effeuille au vent son bouquet printanier. Le peigne en main et la perle à l´oreille, À son miroir Manon court m´oublier. Hélas ! l´amour sans lendemain ni veille Fut-il jamais ?