Jeune ange aux doux regards, à la douce parole, Un instant près de vous je suis venu m´asseoir, Et, l´orage apaisé, comme l´oiseau s´envole, Mon bonheur s´en alla, n´ayant duré qu´un soir.
Et puis, qui voulez-vous après qui me console ? L´éclair laisse, en fuyant, l´horizon triste et noir. Ne jugez pas ma vie insouciante et folle ; Car, si l´étais joyeux, qui ne l´est à vous voir ?
Hélas ! je n´oserais vous aimer, même en rêve ! C´est de si bas vers vous que mon regard se lève ! C´est de si haut sur moi que s´inclinent vos yeux !
Allez, soyez heureuse ; oubliez-moi bien vite, Comme le chérubin oublia le lévite Qui l´avait vu passer et traverser les cieux !