đŸ’ƒđŸŽ€ Paroles de chanson Française et Internationnales đŸŽ€đŸ’ƒ

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Artiste : Alfred De Musset
Titre : Venise
Dans Venise la rouge,
Pas un bateau qui bouge,
Pas un pĂȘcheur dans l’eau,
Pas un falot.

Seul, assis Ă  la grĂšve,
Le grand lion soulĂšve,
Sur l’horizon serein,
Son pied d’airain.

Autour de lui, par groupes,
Navires et chaloupes,
Pareils à des hérons
Couchés en ronds,

Dorment sur l’eau qui fume,
Et croisent dans la brume,
En légers tourbillons,
Leurs pavillons.

La lune qui s’efface
Couvre son front qui passe
D’un ciel Ă©toilĂ©

Demi-voilé.

Ainsi, la dame abbesse
De Sainte-Croix rabaisse
Sa cape aux larges plis
Sur son surplis.

Et les palais antiques,
Et les graves portiques,
Et les blancs escaliers
Des chevaliers,

Et les ponts, et les rues,
Et les mornes statues,
Et le golfe mouvant
Qui tremble au vent,

Tout se tait, fors les gardes

Aux longues hallebardes,
Qui veillent aux créneaux
Des arsenaux.

Ah ! maintenant plus d’une
Attend, au clair de lune,
Quelque jeune muguet,
L’oreille au guet.

Pour le bal qu’on prĂ©pare,
Plus d’une qui se pare,
Met devant son miroir
Le masque noir.

Sur sa couche embaumée,
La Vanina pùmée
Presse encor son amant,
En s’endormant ;

Et Narcissa, la folle,
Au fond de sa gondole,
S’oublie en un festin
Jusqu’au matin.

Et qui, dans l’Italie,
N’a son grain de folie ?
Qui ne garde aux amours
Ses plus beaux jours ?

Laissons la vieille horloge,
Au palais du vieux doge,
Lui compter de ses nuits
Les longs ennuis.

Comptons plutĂŽt, ma belle,
Sur ta bouche rebelle

Tant de baisers donnés

Ou pardonnés.

Comptons plutĂŽt tes charmes,
Comptons les douces larmes,
Qu’à nos yeux a coĂ»tĂ©
La volupté !