đđ€ Paroles de chanson Française et Internationnales đ€đ
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Titre : Venise
Dans Venise la rouge,
Pas un bateau qui bouge,
Pas un pĂȘcheur dans lâeau,
Pas un falot.
Seul, assis Ă la grĂšve,
Le grand lion soulĂšve,
Sur lâhorizon serein,
Son pied dâairain.
Autour de lui, par groupes,
Navires et chaloupes,
Pareils à des hérons
Couchés en ronds,
Dorment sur lâeau qui fume,
Et croisent dans la brume,
En légers tourbillons,
Leurs pavillons.
La lune qui sâefface
Couvre son front qui passe
Dâun ciel Ă©toilĂ©
Demi-voilé.
Ainsi, la dame abbesse
De Sainte-Croix rabaisse
Sa cape aux larges plis
Sur son surplis.
Et les palais antiques,
Et les graves portiques,
Et les blancs escaliers
Des chevaliers,
Et les ponts, et les rues,
Et les mornes statues,
Et le golfe mouvant
Qui tremble au vent,
Tout se tait, fors les gardes
Aux longues hallebardes,
Qui veillent aux créneaux
Des arsenaux.
Ah ! maintenant plus dâune
Attend, au clair de lune,
Quelque jeune muguet,
Lâoreille au guet.
Pour le bal quâon prĂ©pare,
Plus dâune qui se pare,
Met devant son miroir
Le masque noir.
Sur sa couche embaumée,
La Vanina pùmée
Presse encor son amant,
En sâendormant ;
Et Narcissa, la folle,
Au fond de sa gondole,
Sâoublie en un festin
Jusquâau matin.
Et qui, dans lâItalie,
Nâa son grain de folie ?
Qui ne garde aux amours
Ses plus beaux jours ?
Laissons la vieille horloge,
Au palais du vieux doge,
Lui compter de ses nuits
Les longs ennuis.
Comptons plutĂŽt, ma belle,
Sur ta bouche rebelle
Tant de baisers donnĂ©sâŠ
Ou pardonnés.
Comptons plutĂŽt tes charmes,
Comptons les douces larmes,
QuâĂ nos yeux a coĂ»tĂ©
La volupté !