Comme on brise une armure au tranchant d’une lame, Comme un hardi marin Brise le golfe bleu qui se fend sous sa rame, Ainsi leurs robes d’or, en grands sillons de flamme, Brisaient la nuit d’airain !
Ils volaient ! – Mais la troupe, aux lambris suspendue, Esprits capricieux, Bondissait tout à coup, puis, tout à coup perdue, S’enfuyait dans la nuit, comme une flèche ardue Qui s’enfuit dans les cieux !
Rien, non, rien ne valait ce baiser d’ambroisie, Plus frais que le matin ! Plus pur que le regard d’un oeil d’Andalousie ! Plus doux que le parler d’une femme d’Asie, Aux lèvres de satin !
Oh ! venez ! nous mettrons dans l’alcôve soyeuse Une lampe d’argent. Venez ! la nuit est triste et la lampe joyeuse ! Blonde ou noire, venez ; nonchalante ou rieuse, Coeur naïf ou changeant !
Venez ! nous verserons des roses dans ma couche ; Car les parfums sont doux ! Et la sultane, au soir, se parfume la bouche ; Lorsqu’elle va quitter sa robe et sa babouche Pour son lit de bambous !