Je n’suis jamais arrivé, je suis nul part chez toi, Du monde entier, mon jeu de l’oie s’aperçoit Échangé dans des détroits, étranger sous tes doigts, de
gratte-papiers Font griffonner mes cent pas Il se peut que des vagues me ramènent Au silence, échoué ou dans le ventre d’une baleine Il se peut que des vagues me ramènent Étourdi au pied d’un « bourreaucratte » colosse de Babel Je n’suis jamais invité, j’n’ai pas droit au festin Ni mannes ni banquiers, ne dressent de table en chemin Attiré par les sentiers des tarmacs en essaim Battent mes effarés, entre les trous des parpaings Il se peut que des vents me ramènent Affamé, rêvant sous les plateaux-repas des cockpits
Il se peut que des vents me ramènent Étouffé dans les soutes à bestiaux piqué par l’shérif Égaré dans les « buildés » des cités sans étoiles Où se poser, quand tout berger s’en éloigne Entraîné dans les grands messes où les perdus s’empoignent Je veux palpiter pour des Châteaux en Espagne Il se peut que des vagues me ramènent À la case départ sans rien, sans plus d’espoir que d’oseille Il se peut que des vagues me ramènent Regardé, aspiré dans les soupers cathodiques