Ne lâche pas ton affaire Elle est faite pour nous plaire Même si dans l’arrière-cour C’n’est ni ombre ni lumière Il y a bien quelques tables
Et un comptoir minable Mais tu sers tous les soirs Tous les corps insatiables T’as rien mis sur les murs Pas d’chichis d’fioritures Tu vas à l’essentiel L’assiette providentielle Tu passes au court-bouillon Tous les gnons les problèmes On sort de ton enseigne Comme d’une ablution Y’a sous tes mains d’ébène Une populace qui se masse T’attendris l’dur à cuire Même des plus tenaces Tous les cantors d’la tize Apocope de leur âme Les vieux chiens de la casse
Qui passent à ta casserole Renaissent : sou neuf sur leurs guibolles Ceux du palace d’en face Ne savent pas ce qu’ils perdent Sous les couches de crasse Voient pas l’coeur qui tabasse Toutes les idées noires Qui dans ce clair obscur Disparaissent avec grâce Dans ton tour de passe-passe