Dans les grandes plaines Nous survivons D’un travail à la chaîne Nous nous aimons Comme nous pouvons
Entre nos corps à peine Nous attendons Les fruits des belles saisons Vus en télévision Pour mener grande vie Des ogres inventent Des orgies imageuses Qui en bons opiacés Les font passer Pour sèves vertueuses Elles viennent s’étendre Sur nos rages au ventre Et nos orgues amoureuses La mère cass’role Le père usine Les gosses télévisionnent Et tout l’monde s’donne Un rencard au potage
Bavant d’vant l’reportage Est-ce là qu’a sonné l’heure d’être sages comme des images Les polissonnes qu’t’as voulu emmurer Pour en faire des nonnes bien casées Veulent donner d’leur personne Sous de grandes peines Nous écrasons Nos mouvements du coeur Que nous laissons En provisions Aux performances d’acteur Nous leur cédons Le soin d’jouer Les drames libérateurs Mais une fois passé L’écran d’fumée On renaît à nos corps
Nos monstres sacrés Viennent le crever Pour prendre le décor Il y viennent clamer Pour faire déchanter Les muses de drugstore