J’écris pour une femme cette lettre C’est la première fois peut-être Que j’en ai le courage et l’envie Mais pourquoi ? Je sais qu’on ne retrouve plus
Une amie perdue
Je regrette souvent et je n’en parle à personne De n’avoir plus la chance de partager avec toi Les joies, les plages, les rires Notre complicité Le soir qui va tomber sur le lac d’Arcachon La nuit dans la maison, là-bas, dans la forêt Quand on avait enfin couché les enfants Et qu’on se relaxait En fumant, en parlant, en riant, en rêvant Quand on partageait tout Et qu’on se téléphonait dix-huit cents fois par jour Lorsque tu me racontais comment Tu essayais de démêler Tes incroyables histoires d’amour
L’hiver Quand le vent givre les fenêtres Je pense aux moments de bien-être À toi, à lui, à nous et aux enfants C’est fou comme il a pu passer, le temps Mon amie perdue
Toutes les choses futiles Les croque-monsieur au Harris-Bar Une fin de saison dans le Var Un matin sur une petite route On avait crevé Les hommes réparaient Nous, assises à l’arrière Tremblantes d’effroi On riait
Sais-tu seulement ce que tu manques ? Et tout ce que tu as raté depuis que tu nous as quittés L’autre jour, au concert, c’était si beau Jean m’a dit "Ah, si Julie était ici !" Si tu étais encore ici, on irait à Londres en avril On ferait des plans pour les vacances Et on achèterait plein de choses inutiles
Je t’écris cette lettre même… Même si je sais bien que le courrier n’arrive pas là… Là où tu es partie Parce que je veux te dire simplement que tu t’es trompée Et que ça valait la peine de rester Et de vivre tout ça !
Amie perdue Tu es partie De notre vie Pourquoi ? Répondras-tu ? M’entendras-tu ? Mon amie disparue Amie perdue Tu es partie De notre vie Pourquoi ? Répondras-tu ? M’entendras-tu ? Mon amie disparue