Si ma plume avait des ailes Elle volerait les mots des anges Comme une espionne dans le ciel Puis t’écrirait quelques louanges Si ma plume avait des mains
C’est de la pointe de ses doigts Qu’elle tracerait de longs chemins Pour relier ton cœur à moi
Si ma plume avait des yeux Aucune feuille serait nue Et tes contours, tes pleins, tes creux Ne seraient plus des inconnus Si ma plume avait des lèvres Elle livrerait des baisers d’encre Sur ta peau rouge de la fièvre Le long de ton corps qui se cambre
Mais rien n’y fait Rimbaud, Boileau, Verlaine Prêtez-moi les ailes, les yeux, Les mains de vos plumes Je ne sais
Comment conquérir cet homme Son cœur, son âme Cet homme en costume…
Si ma plume avait un nez Elle avalerait dans ses cartouches Ton parfum en quantité Écrirait des vers farouches Si ma plume avait un nombril Il serait un puits de mots doux Peut-être un petit coin d’exil Ou deux amants se rendent fous
Mais rien n’y fait Rimbaud, Boileau, Verlaine Prêtez-moi les ailes, les yeux, Les mains de vos plumes Je ne sais
Comment conquérir cet homme Son cœur, son âme Cet homme en costume…
Si ma plume avait des ailes Elle s’envolerait jusqu’à ta fenêtre Et plus rapide qu’une étincelle Déposerait ces quelques lettres Mais ma plume n’a pas d’ailes Et ma page restée blanche A l’intérieur mon cœur martèle
Mais rien n’y fait Rimbaud, Boileau, Verlaine Prêtez-moi les ailes, les yeux, Les mains de vos plumes Je ne sais Comment conquérir cet homme
Son cœur, son âme Cet homme en costume…
Mais rien n’y fait Lemesle, Brassens, Brel Prêtez-moi les ailes, les yeux, Les mains de vos plumes Je ne sais Comment conquérir cet homme Son cœur, son âme Cet homme en costume…