Le monde se noyait place de La Courneuve L´espoir faisait la fête, il fallait bien qu´il pleuve Tu mangeais un loukoum et des rêves à papa Je t´avais reconnue, on se connaissait pas
Tu flottais sans radeau sur le poumon du fleuve. J´ai entendu tes pas qui cherchaient une ville La douleur de la peau de ton état-civil Une vague battait les plages de tes joues Un son, un goût, un peu de nacre et d´acajou Un feu de pomme à pin allumait ton profil.
Entre la mer d´ici et des grappes d´agrumes Des épluchures bleues, un fol écho d´écume J´ai suivi tes talons qui cousaient le trottoir Cent cageots de citrons racontaient ton histoire Des gouttes d´incendie perlaient sur le comptoir.
Un torrent vertical hachait nos silhouettes J´ai bu ta main c´était l´automne et sur nos têtes Le ciel a renversé son arrosoir de plomb J´ai rejoint ta pupille encerclée de néons
J´ai croqué l´arc-en-ciel qui poussait sur ton front.
Sous les stands éventrés qui crachaient le cortège Le premier bouche à bouche au creux du dernier siège Tous les lampions prenaient des airs de lamparos Alors on s´est jeté dans le lit du métro Aucun de nous n´a dit la promesse de trop Aucun de nous n´a dit la promesse de trop.