Il pleut, Paris fait sa Brussel C´est la nuit, tous les chats sont troubles Y a pas assez d´étoiles dans l´ ciel Pour ça, tu veux les boire en double Tu titubes, vêtu faut voir comme!
Comme un as de pique, rue Descartes Un nuage au parfum d´opium S´effiloche dans ton écharpe Monsieur Verlaine, un dernier blanc!
Pauvre Lelian
Plus de Verlaine, du vers cassé À balayer côté impair Un train à bestiaux est passé Jeune homme déjà si grand-père Sonné au sommet de son art Paraît qu´on lance une battue Au cul des derniers communards Le train à bestiaux s´est perdu En meuglant dans le soir sanglant
Pauvre Lelian
Verlaine aux abonnés absents Chez lui, si l´ bonheur vient frapper Le concierge avé son accent Dira "L´ poète s´est absinthé" Partir tousser jusqu´à la Butte Voir un maquereau un peu bohème Et qui sait lire et prête sa pute Contre un lamentable poème Garnement aux cheveux si blancs
Pauvre Lelian
Pour aujourd´hui, oh, des broutilles Juste un baston dans les faubourgs Un critique de pacotille Y a des nuits où c´est pas ton jour Demain, bah, demain y faudra
Se serrer la petite ceinture Chez Margot, on dînera d´un rat Tout le reste c´est garniture Y a des jours c´en est humiliant
Pauvre Lelian
Paris, il pleut des harengs saurs C´est toi ou le trottoir qui boite? Quel est cet empaffé qui tord La rue qui paraissait si droite? Choisir "pas choisir" c´est un choix C´est ainsi, se foutre à la porte De soi-même, mourir de soi Nom de Dieu! Être en quelque sorte Son premier et dernier client