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A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Ajouter aux Favoris Titre : Ode sur la naissance du Duc de Bordeaux
Versez du sang ! frappez encore ! Plus vous retranchez ses rameaux, Plus le tronc sacré voit éclore Ses rejetons toujours nouveaux ! Est-ce un dieu qui trompe le crime ? Toujours d´une auguste victime Le sang est fertile en vengeur ! Toujours échappé d´Athalie Quelque enfant que le fer oublie Grandit à l´ombre du Seigneur ! Il est né l´enfant du miracle ! Héritier du sang d´un martyr, Il est né d´un tardif oracle, Il est né d´un dernier soupir ! Aux accents du bronze qui tonne La France s´éveille et s´étonne Du fruit que la mort a porté! Jeux du sort ! merveilles divines ! Ainsi fleurit sur des ruines Un lis que l´orage a planté. Il vient, quand les peuples victimes Du sommeil de leurs conducteurs, Errent aux penchants des abîmes Comme des troupeaux sans pasteurs ! Entre un passé qui s´évapore, Vers un avenir qu´il ignore, L´homme nage dans un chaos ! Le doute égare sa boussole, Le monde attend une parole, La terre a besoin d´un héros ! Courage ! c´est ainsi qu´ils naissent ! C´est ainsi que dans sa bonté Un dieu les sème ! Ils apparaissent Sur des jours de stérilité ! Ainsi, dans une sainte attente, Quand des pasteurs la troupe errante Parlait d´un Moïse nouveau, De la nuit déchirant le voile, Une mystérieuse étoile Les conduisit vers un berceau ! Sacré berceau ! frêle espérance Qu´ une mère tient dans ses bras ! Déjà tu rassures la France, Les miracles ne trompent pas ! Confiante dans son délire, A ce berceau déjà ma lyre Ouvre un avenir triomphant; Et, comme ces rois de l´Aurore, Un instinct que mon âme ignore Me fait adorer un enfant ! Comme l´orphelin de Pergame, Il verra près de son berceau Un roi, des princes, une femme, Pleurer aussi sur un tombeau ! Bercé sur le sein de sa mère, S´il vient à demander son père, Il verra se baisser leurs yeux ! Et cette veuve inconsolée, En lui cachant le mausolée, Du doigt lui montrera les cieux ! Jeté sur le déclin des âges, Il verra l´empire sans fin, Sorti de glorieux orages, Frémir encor de son déclin. Mais son glaive aux champs de victoire Nous rappellera la mémoire Des destins promis à Clovis, Tant que le tronçon d´une épée, D´un rayon de gloire frappée, Brillerait aux mains de ses fils ! Sourd aux leçons efféminées Dont le siècle aime à les nourrir, Il saura que les destinées Font roi, pour régner ou mourir ; Que des vieux héros de sa race Le premier titre fut l´audace, Et le premier trône un pavois, Et qu´en vain l´humanité crie Le sang versé pour la patrie Est toujours la pourpre des rois ! Tremblant à la voix de l´histoire, Ce juge vivant des humains, Français ! il saura que la gloire Tient deux flambeaux entre ses mains L´un, d´une sanglante lumière Sillonne l´horrible carrière Des peuples par le crime heureux ; Semblable aux torches des furies Que jadis les fameux impies Sur leurs pas traînaient après eux ! L´autre, du sombre oubli des âges. Tombeau des peuples et des rois. Ne sauve que les siècles sages, Et les légitimes exploits : Ses clartés immenses et pures, Traversant les races futures, Vont s´unir au jour éternel ; Pareil à ces feux pacifiques, Ô Vesta ! que des mains pudiques Entretenaient sur ton autel ! Il saura qu’aux jours où nous sommes, Pour vieillir au trône des rois, Il faut montrer aux yeux des hommes Ses vertus auprès de ses droits ; Qu’assis à ce degré suprême, Il faut s’y défendre soi-même, Comme les dieux sur leurs autels ; Rappeler en tout leur image, Et faire adorer le nuage Qui les sépare des mortels ! Au pied du trône séculaire Où s’assied un autre Nestor, De la tempête populaire Le flot calmé murmure encor ! Ce juste, que le ciel contemple, Lui montrera par son exemple Comment, sur les écueils jeté, On élève sur le rivage, Avec les débris du naufrage, Un temple à l’immortalité ! Ainsi s’expliquaient sur ma lyre Les destins présents à mes yeux ; Et tout secondait mon délire, Et sur la terre, et dans les cieux ! Le doux regard de l’espérance Eclairait le deuil de la France : Comme, après une longue nuit, Sortant d’un berceau de ténèbres, L’aube efface les pas funèbres De l’ombre obscure qui s’enfuit.